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Vers ou prose ?
28 juin 2007

La terre est bleue

La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.

Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.

Œil de sourd
Faites mon portait.
Il se modifiera pour remplir tous les vides.
Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,
A moins que — s'il — sauf — excepté —
Je ne vous entends pas.

Il s’agit, il ne s’agit plus.
Je voudrais ressembler —
Fâcheuse coïncidence, entre autres grandes affaires.
Sans fatigue, têtes nouées
Aux mains de mon activité.

Paul Éluard (1895 - 1952),  L’Amour, la Poésie (1929)

Le premier vers constitue probablement une des métaphores les plus connues du poète surréaliste.
Comme dans toute son œuvre, la forme du poème est extraordinairement libre et novatrice. J'apprécie dans ce texte à quelle point Paul Éluard a su s'affranchir du sens premiers des mots et faire des associations d’idées et de sens savoureuses qui caractérise tout le dadaïsme dans sa remise en cause de l’ordre établi.

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